Library #50 : the Kunazawa Umimirai library in Japan.

Library #49 : The Thomas FISHER rare books library, at the University of TORONTO (Canada)

Library #48 : The Toronto Reference Library (Canada)

Library #47 : the Beinecke Rare Book & Manuscript Library of YALE University (New Haven – USA)

Quand vous traverserez
La Place des Promenades,
En quête d’un café,
Ou d’une limonade,
Vous ne découvrirez
Qu’une place ordinaire
Avec des bancs usés,
Quelques lampadaires,
Un vieux kiosque à musique
Où l’on ne joue plus rien,
Et un jardin public
Où l’on emmène les chiens.

Ce ne sera pour vous
Qu’un endroit très banal,
Un passage machinal,
Vers d’autres rendez-vous.

Pourtant….
Sur chaque banc il y a les cœurs gravés,
Par les jeunes amants qui s’y sont enlacés
Et le temps d’un instant se sont imaginé
Que leurs doux sentiments dureraient à jamais.

Pourtant…
Chacun des réverbères brille encore du feu
Des passions incendiaires qui consumaient les yeux
Des danseurs, si fiers de n’avoir que pour eux
De belles cavalières pour un tango, ou deux…

Pourtant…
Des fou-rires ont fusé autour des bacs à sable
Dont on s’est amusés à remplir des cartables !
Tant de rondes effrénées, de courses inoubliables,
De genoux écorchés, de goûters agréables…

Et dans les contre-allées
Qui sont aménagées
En parking ombragé
Il y avait un escalier,
Quelques marches à peine,
Où elle m’attendait;
Et pour l’éternité
Cette place devenait
Notre jardin d’Eden.

Si vous passez Place des Promenades,
Après un thé, une orangeade…
Prenez le temps d’une escapade :
L’endroit n’est peut-être pas si fade…

Writing : CB 
Painting : Date on the bench by Leonid AFREMOV

 

The library of the Royal Monastery of San Lorenzo de El Escurial in Madrid (Spain).

The Library and Learning Center (LLC) : University of Economics and Business – VIENNA (Austria)

The William Randolph HEARST library in SAN-SIMEON (USA – California)

Bibliothèque Nationale de FRANCE – Richelieu in PARIS (France)

En rang dans une cour de récré,
Dans une caserne, au pas cadencé,
J’ai marché.

En chaussures confortables
Ou pieds nus sur le sable,
En bottines ridicules,
Ou baskets à virgule,
J’ai marché.

J’ai marché seul,
Sans témoin sans personne
Que mes pas qui résonnent…
J’ai aussi marché dans les flaques…
(Mais là ce n’est plus du Jean-Jacques)

Quand j’avais du boulot
J’ai marché dans le métro
Pour aller dire « salut » à mon nouveau patron.
Puis quand je n’en avais plus
J’ai marché dans la rue,
En traitant de salaud mon ancien patron
Parti conquérir de nouveaux marchés.

J’ai marché en blanc,
Derrière des amants.
Marche nuptiale
Et défilé jovial.
J’ai marché en noir,
Derrière des corbillards.
Marche funèbre
Et cortège de ténèbres

J’ai marché à l’ombre, au soleil,
J’ai marché à Londres sous la pluie,
J’ai marché à Paris, à Lyon, à Marseille,
J’ai marché dans le Bronx, et à Brooklyn aussi.

J’ai descendu des avenues de lumières.
J’ai remonté des sentiers en pierres.
Emprunté des ponts pour traverser des rivières,
Longé des voies de chemins de fer,
Marché dans des couloirs,
Sur des trottoirs,
Des sens giratoires
Ou autres déambulatoires,
Marché le matin,
Marché le soir,
Tiraillé par la faim
Ou poussé par l’espoir…
J’ai marché sans savoir…
Où j’allais.

 

Writing : CB (tribute to Raymond CARVER)
Photography of  The Walker, sculpture by  Paul GIACOMETTI